Marchandage

« Marchander avec Dieu ! »

C’est ce que nous faisons souvent par réflexe. Par réflexe de nos relations trop souvent commerciales.  «Je te donne tant, tu me dois tant ! »  « Je fais un sacrifice, tu me dois la santé » « je fais une prière, j’ai droit au bonheur ! » « Je brûle un cierge, je dois réussir mon examen »

Souvent ça nous arrangerait bien que ça marche ! Mais au final, je crois que l’on y perdrait. Car comment pourrais-je payer tout ce que je dois à Dieu ? La vie, l’amour que je reçois en permanence de tant de personnes ? Les dons, les beautés, les richesses de la nature ?

Et le pardon ? Une convertie  disait : « Ce que je trouve de plus formidable dans la foi chrétienne, c’est le pardon ! »

Voilà le thème qu’abordent les textes de la liturgie de ce dimanche. Parce que des exemples de pardon pour des  péchés, de « gros péchés », comme on dit, nous sommes servis : Le roi David qui fait tuer un général de son armée pour convoiter sa femme ! Une femme  aux « mœurs dissolues » ! On ne pouvait pas mieux choisir comme exemples !

C’est ceux-là  que le Seigneur va pardonner et même donner en exemple de foi et de confiance en Lui. Car en effet il n’y a que la foi qui sauve ! Et ce n’est pas qu’un dicton, c’est une vérité de notre credo ! Dieu seul est assez grand. Ou plutôt Dieu seul nous aime assez pour pouvoir nous pardonner. Saint Paul le dit à sa façon : ce n’est pas en pratiquant  une loi, ce n’est pas en appliquant une loi que je deviens « juste », que je peux être « justifié » de mes mauvaises actions, que je gagne le pardon de mon péché, que j’achète Dieu… Mais c’est bien  l’Amour gratuit de Dieu qui me sauve de tout mal, qui me rachète, qui me « justifie », qui me rend juste, qui me rend saint ! 

Nous ne pourrons jamais  « rembourser » Dieu pour tout cet Amour. Il nous reste seulement de reconnaitre cet Amour inépuisable, de l’en remercier, d’essayer de lui rendre un peu de notre amour et de vivre comme des gens « à qui on a beaucoup pardonné » !